Rédaction d’un livre sur les objets mathématiques anciens

Entre 2000 et 2006, j’ai écrit un livre, Le peuple du grand Rayonnant, sur l’utilisation des objets mathématiques par d’anciennes civilisations désirant garder intacte la mémoire de leurs réflexions astronomiques, de leurs systèmes calendaires ainsi que de leurs langages symboliques (glyphes, chiffres, signes, formes géométriques). J’ai voulu, dans ce livre, retrouver les correspondances symboliques universelles.
Même si ce livre n’a pas été publié à ce jour, il m’a permis de mieux comprendre comment notre humanité a su traduire en représentations symboliques des dimensions extrêmement complexes appartenant autant au microcosme qu’au macrocosme. C’est la conception des images abstraites du jeu ICÔNES qui m’a amené à cette recherche de longue haleine sur les objets mathématiques anciens, que je considère comme des dénominateurs communs symboliques.

J’ai continué ma démarche de peintre, commencée à l’adolescence, qui a nourri et continue de nourrir mon intérêt pour le langage symbolique abstrait et, particulièrement, l’influence de la couleur. (www.peinturesmicheldelage.com).

Résumé du livre Le peuple du Grand rayonnant

Ma recherche sur les objets mathématiques anciens a débuté avec un intérêt particulier pour la base de calcul 60 des Sumériens, peuple des Marais appelé également Akkadiens. Cette base de calcul reste énigmatique, car elle présuppose un développement intellectuel très avancé vu la complexité d’une telle base à une époque si reculée (- 3 000 ans av. J.-C.). La découverte des objets insérés dans les vieilles bulles d’argiles scellées m’a aidé à mieux comprendre à quoi servaient ces artefacts et, par ricochet, à faire des liens avec la pensée mathématique sumérienne. Après avoir mis mentalement en mouvement les objets trouvés, c’est-à-dire après les avoir roulés sur eux-mêmes et avoir déposé leurs empreintes dans un ensemble circulaire, je me suis aperçu que leur disposition évoquait l’image d’un rayonnement et qu’ils représentaient un système mathématique cohérent capable de calculer, entre autres choses, le cycle de la précession des équinoxes de 25 920 ans.

Fort de cette découverte, j’ai essayé de retrouver les mêmes types d’objets chez les Égyptiens, les Chinois, les Mayas et les Celtes. J’ai trouvé des objets équivalents (dagues, triangles, billes, talismans) que nous pourrions également étiqueter comme des clés de leur savoir sur l’astronomie, les mathématiques comme sur le rayonnement stellaire, la photosynthèse des plantes et la récurrence de catastrophes planétaires. Tous ces petits objets ont servi de mémoire portative pour ceux et celles qui avaient la fonction sacrée de conserver et de transmettre leurs connaissances sur le temps, l’espace, les étoiles et le devenir de l’humanité. De plus, il m’est apparu que ces savants et érudits d’une autre époque préservaient ces objets en les portant sur eux telles des parures qui identifiaient leur rôle dans leur communauté et soulignaient l’importance de les consulter.

C’est grâce à ces objets (billes, sphères, cônes) que je pense avoir réussi à reconstruire les systèmes calendaires égyptiens et mayas de même que leurs méthodes de calcul du temps sur 4 ans, 13 ans, 52 ans et même 26 000 ans. Si les objets mathématiques anciens demandent d’être réactualisés, ce n’est pas pour les ajuster à nos systèmes modernes et notre façon de calculer, mais bien pour faire ressortir la démarche mystico-mathématique qui nous apprend l’influence du rayonnement stellaire sur l’évolution de notre vie sur terre. Tous ces peuples vouaient une admiration sans bornes à la voûte céleste au point de constamment s’y référer pour connaître autant le futur que le passé et interpréter les événements présents. Ayant vérifié et consigné leurs observations astronomiques dans des systèmes calendaires, tous les ont calibrés à partir de ces petits objets gardés précieusement dans différents types de colliers tels des êtres mathématiques.

C’est pourquoi j’ai appelé ces civilisations disparues qui ont symbolisé et mathématisé le rayonnement stellaire et le cycle de différentes constellations Le peuple du Grand Rayonnant, celui-là même qui voulait transmettre aux générations futures cette faculté extraordinaire de se nourrir du rayonnement des étoiles.

Michel Delage
michel@iconeinternationale.com